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La boite a bafouilles
La boite a bafouilles
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27 mars 2015

Vingt cinquième Bafouille...

Dès cet instant, il fallait se faire a l’idée qu’il faudrait vivre avec la maladie, Julius a dix ans prenait conscience que son père ne vivrait pas longtemps, ou très longtemps, c’était comme si a  l’annonce de sa maladie, celle-ci avait commencé lentement mais sûrement, a s’inviter dans les esprits pour y prendre une place chaque fois plus importante.

Ce qui avait eu pour effet de déclencher chez Julius une formidable envie d’apprendre, et le plus rapidement possible, dans ces conditions, la maladie et le danger qu’elle faisait planer sur lui de perde son père rendait  la notion de temps était toute différente.

L’intérêt de son père pour les civilisations de l’antiquité  était devenu le sien, Julius s’intéressât d’abord aux Grecs,  a leur mythologie, a leur mode de vie, a leur art, il se plongeait dans les épisodes de l’Iliade ou de l’odyssée,  les épopées des héros qui se confrontaient à la mythologie le fascinaient, les Grecs avaient un ensemble de mythes qui étaient autant d’outil remarquablement bien fait pour sonder les tréfonds de l’âme humaine.

Ils avaient aussi développé une forme d’art qui épatait Julius,  tant elle lui paraissait inégalable en beauté, en finesse d’exécution,  ils avaient aussi étés stupéfiants d’invention dans le domaine des sciences,  et leur mode de vie était tout à la fois des plus simples, et des plus raffinés.

Ils ne s’embarrassaient pas de préjugés, ou de tabous sur le corps, la nudité, ou le bidule, bien au contraire,  ils vivaient dans le foutoir complet, et le célébraient  à travers rites et festivités, on ne pouvait pas vraiment savoir ce qu’ils étaient, ils étaient un peu tout à la fois, ils avaient même des dieux hermaphrodites,.

Pour autant, ils étaient rigoureusement organisés,  et s’étaient dotés d’une puissance militaire redoutable, et entrainée sans relâche, capable de faire détaler en courant leur adversaires paniqués rien qu’à l’annonce que les Grecs étaient en route pour venir leur foutre une bonne racée…

Julius était admiratif de cette civilisation,  et il se demandait pourquoi on ne les avait pas imités plus longtemps, puisqu’ils étaient moins cons.

Mais l’histoire antique était une suite d’invasions successives,  d’apogées, et de déclins, les Romains avaient fini par mettre le grappin sur la Grèce, et ils s’en étaient largement inspirés.

Les Romains étaient fascinants eux aussi, mais bien différents, chez les Grecs, ouvrir sa gueule exigeait que l’on ait pris le temps de mûrement réfléchir a ce que l’on avait à dire, car il fallait que ça puisse profiter a tous, la sagesse était une vertu fondamentale, sacrée.

Les Romains s’embarrassaient moins de détails, ils pouvaient s’embrouiller sans fin dans les intrigues politiques, ou donner dans la démesure, sur tous les plans.

Ils vivaient eux aussi dans le modèle du foutoir complet, leur mythologie était sensiblement la même que celle des Grecs, dont ils avaient latinisé le nom des divinités et héros, mais il arrivait  que leur attrait pour les plaisirs ne connaisse plus aucune limite.

Au bout d’un certain temps,  lassés de devoir supporter la tyrannie d’un  criminel ivrogne et pédophile qui ruinait les caisses de l’état en se vautrant dans son dégueuli avec ses copains,  on le suicidait, ou on s’en débarrassait d’une façon ou d’une autre.

Eux aussi s’étaient dotés d’une puissante armée, disciplinée et entrainée, et très bien équipée, mais pour gouverner ils s’étaient dotés d’une administration  complexe et lourde a manœuvrer, avec parfois des crétins qui multipliaient les conneries.

Ils avaient élargi leur empire en autant de colonies,  avec des comptoirs commerciaux,  c’est-à-dire des camps fortifiés pour prélever des impôts qui dépouillaient les barbares, en échange de la pax Romana, c’est-à-dire du droit a fermer sa gueule.

Au point que les barbares, lassés de devoir ramper et engraisser les Romains, avaient fini par leur foutre sur la gueule,  a plusieurs reprises, jusqu’à parvenir a les écraser chez eux.

Mais les Romains les avaient impressionnés par leur puissance dans tous les domaines,  et finalement, les barbares tentèrent d’adopter ce qu’ils trouvaient de bien chez les Romains, et les Romains adoptèrent un côté plus rock’n roll des barbares.

Voilà, Julius était le fruit de ce brassage de civilisations,  il se disait que finalement, il avait du barbare, du Romain, et du Grec.

Mais son père n’était pas de cet avis,  il nourrissait une certaine admiration pour les Grecs, les Romains,  mais pas pour les barbares, qu’il considérait comme des êtres frustres,  et dénué de spiritualité profonde, ou de sens artistique.

Julius au contraire, aurait voulu en savoir plus sur ces barbares, qui après tout, n’avaient fait que se défendre d’un envahisseur,  il voyait bien autour de lui, dans son quotidien, des éléments hérités de ces barbares,  c’est donc qu’ils avaient une culture, un artisanat, un art bien à eux, et qui avait perduré.

Les vainqueurs se donnaient toujours le beau rôle, dans l’histoire, en l’écrivant,  et en noircissant leurs adversaires d’un jour.

Julius naturellement s’intéressât aux Gaulois, ils étaient assez paisibles, et se consacraient a quantité d’activités artisanales,  cultivaient des terres,  avaient du bétail,  et vivaient tranquilles dans d’immenses forets,  qu’ils vénéraient tout comme les fleuves qui les traversaient.

Mais les Gaulois n’aimaient pas être emmerdés,  ils pouvaient alors êtres de redoutables et farouches guerriers,  et ils ne lâchaient pas l’adversaire sans l’avoir mis en pièces…

ils étaient décrits comme indisciplinés, il leur fallait de longs pourparlers pour se mettre tous d’accord pour s’unir face à un ennemi, l’un d’eux y était presque parvenu au point de mettre les romains en échec, et il s’en était fallu de peu pour qu’il les écrase, mais il avait finalement perdu la guerre, et les Gaulois avaient étés romanisés,.

Julius questionnât son père au sujet des barbares qui vivaient dans son pays, avant l’arrivée des romains.

Les ibères étaient réputés pour être des coriaces,  ils vivaient en petits groupes, ils s’étaient assez tôt mélangés a des Crétois,  puis a des Grecs qui avaient des ports sur leurs côtes,  ils étaient coriaces au point de préférer, après une furieuse  tuerie avec les Romains, se suicider collectivement, hommes, femmes et enfants, plutôt que de tomber aux mains des Romains, ce qui rendait les généraux Romains dépressifs.

Mais eux aussi, peu à peu, avaient fini par accepter la paix Romaine.

Julius ne savait que peu de choses sur les Germains, ceux-ci n’était arrivés dans son monde à lui que plus tard, et poussés par d’autres qui venaient de bien plus loin, les Huns.

D’après son père, de tous, c’étaient les pires et les plus violents,  les autres étaient des casseurs, mais les Huns cassaient tout et ne laissaient rien.

Il était difficile d’en savoir plus car ces peuples n’avaient pas laissés d’écrits,  ou très peu avant les Romains, mais des vestiges confirmaient qu’ils avaient une spiritualité, et complexe, et Julius était surpris du fait que si barbares Grecs ou Romains s’étaient foutus sur la gueule, ils n’avaient jamais eu de violents conflits religieux.

Chacun d’eux avait ses croyances, et le foutoir complet semblait avoir été leur modèle, jusqu’à l’introduction du dogme, et du foutoir restrictif et punitif, mais ça, c’était une autre histoire.

Une autre période l’intéressait aussi beaucoup, celle où les princes s’étaient ouvertement inspirés du monde antique, les artistes et savants de la renaissance y avaient puisée leur inspiration.

Mais ils avaient dut pour ça se confronter au dogme,  et  ça leur avait attiré pas mal de mésaventures,  dont ils s’étaient plus ou moins bien sortis, protégés par des princes qui avaient remis au gout du jour le foutoir complet.

Julius fut conquis par une série de documentaires sur Leonard, son génie lui avait permis de s’investir dans de nombreux domaines des arts et des sciences, il été allé jusqu’à imaginer bon nombres d’inventions qui n’avaient pu se matérialiser que longtemps après sa mort.

Il était très intrigué par les recherches en anatomie de cet esprit curieux et avide de connaissances, et il se demandait ce qu’il aurait imaginé s’il avait vécu à son époque moderne.

Julius en avait conclus qu’il aurait été probablement capable de fabriquer de la matière vivante, du tissu organique vivant, il aurait peut-être été capable de percer le mystère de la vie…

Julius se demandait si l’on serait un jour possible de fabriquer entièrement, un être humain, ou un être en partie mécanique, et en partie biologique, qui serait doté d’une intelligence humaine.

Cette idée avait peut-être traversé un jour l’esprit de Leonard, à son époque vivaient d’autres chercheurs qui travaillaient sur la matière,  les alchimistes.

Julius ne savaient d’eux que peu de choses, qu’ils étaient capable de transformer la matière, ou les métaux en or, mais on en était pas certain, ils revenaient régulièrement dans les récits de ces époques passées, et ils étaient la bête noire du dogme.

Les inquisiteurs du dogme leur reprochaient de donner dans la pratique magique, ou la sorcellerie, et de fait, leur science demeurait très mystérieuse.

Julius savait que les sciences étudiées par Leonard, ou d’autres de ses contemporains avaient fini par se libérer totalement du dogme,  il existait des facultés de médecine et d’anatomie, ou de science physique, on explorait l’espace sans craindre la colère du grand magicien qui y habitait, mais curieusement, on n’avait pas créé de faculté d’alchimie, il semblait que celle-ci avait fini par disparaitre totalement.

Julius s’imaginait ce qu’il aurait fait si il était parvenu à créer un être comme lui, en plus petit, une sorte d’humain en miniature, cette idée lui plaisait beaucoup, il aurait pu lui apprendre un tas de choses importantes à savoir, et il ne se serait plus sentit seul, il aurait pourvu l’autre de tout ce dont il avait besoin, à une échelle réduite.

Mais il n’était pas dit que l’autre, en ouvrant son regard sur le monde, gratifie Julius de l’avoir fabriqué, ou de lui avoir permis de vivre, le rêve scientifique avait ses limites, sur le tard, le vieillard qu’était devenu Leonard avait l’œil sombre et le regard pessimiste….

Julius aurait toujours le loisir plus tard,  de rencontrer une femme avec laquelle avoir des enfants, mais c’était différent,  et cette idée le rendait triste, il était d’avis que par nature il se sentait de plus en plus voué à vivre en solitaire,  sans qu’il sache vraiment pourquoi.

Julian, son père, était dans sa période médiévale,  ce n’était pas nouveau, Julius avait pris l’habitude de visiter à sa suite, des places fortes ou des châteaux forts,  des monastères ou des églises.

Une sorte de cave de pierre ou régnait une chaleur moite,  et une odeur de moisi  retenait toute son attention,  ou bien il était admiratif  d’un sceau en fer rouillé que l’on posait sur son crâne, avec une fente rectangulaire pour les yeux, et des trous de passoire pour respirer,  ou encore d’une sorte de petite baignoire en pierre grossièrement taillée, mais qui était en fait la tombe d’un personnage important.

Julius pour sa part se demandait combien de temps il aurait supporté de porter un seau en fer sur la tronche, ou de dormir dans du moisi.

Sans compter qu’à ces époques, on avait la fâcheuse habitude de faire des gens des torches humaines, sur un tas de buches, et même avec des gens très intelligents.

Il leur préférait celles où l’on pouvait peindre des dieux antiques et s’habiller avec de beaux vêtements dans un décors raffiné, tandis que son père était de plus en plus admiratif  du dépouillement, et de la beauté simple de l’art roman, une sorte d’art primitif.

Julius trouvait étrange qu’il nourrisse cet intérêt pour des inconnus qui ne savaient presque pas dessiner, et qui avaient mis très longtemps en imitant les romains à fabriquer des statues aux proportions raisonnables, et avec des expressions différentes,  autre chose qu’un alignement de faciès de batraciens hébétés tous habillés de la même façon.

D’autre part, leur vison et leur représentation  était quelques fois des plus fantaisistes, avec quelque chose d’enfantin,  mais c’était justement ce qui plaisait à son père,  qui y voyait un certain expressionisme mystique,  a une époque reculée ou le dogme n’était pas encore  compris et retranscrit de façon stricte.

Il retrouvait de cette expressionisme dans l’art pariétal, il se passionnait aussi de plus en plus pour la préhistoire,  et Julius avait ressenti une vive émotion en découvrant les œuvres de cette période, c’était un peu comme si ses plus lointains ancêtres lui aveint tendu une carte postale de leur quotidien.

Julius avait ressentis une de ces émotions qui le dépassait, c’était comme si il avait senti un fil qui s’enfonçait loin dans les ténèbres de l’histoire,  et qui reliait tous les hommes, un fil lancé par un tout petit groupe fragile, et a l’existence très précaire,  et qui était destiné la multitude à laquelle il appartenait, la distance parcourue par ce fil lui donnait le vertige….

Mais la maladie de son père avait limitées ces excursions en quête de vestiges archéologiques, il se contentait le plus souvent de visiter les environs du patelin de louise, et s’était mis à peindre des icônes romanes.

 

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