Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La boite a bafouilles
La boite a bafouilles
Pages
Derniers commentaires
1 juillet 2015

Trente deuxième Bafouille....

Au fil des conversations  qu’il écoutait et du fait de la situation, Julius commençait a s’intéresser a ce qu’une équipe de chirurgiens étaient capable de faire, jusque-là,  la médecine  moderne et l’atmosphère des blocs tenait un peu de la science-fiction pour le jeune Julius, et soudainement, il discernait mieux les contours des limites du faisable…

Bien que cherchant a garder un bon moral, et a rester optimiste, il lui arrivait d’imaginer ce qu’il adviendrait si son père n’était plus là, si il venait a disparaitre, et il lui semblait que tous se sentiraient comme perdus, sans initiative, l’édifice bancal. le château de cartes s’écroulerait soudain, et aucuns des enfants n’était autonome, et d’ailleurs, personne n’était vraiment autonome, après le travail de construction et de déconstruction  du maitre d’œuvre.

S’il disparaissait, il ne resterait qu’un édifice vide percé d’ouvertures,  et tous se réveilleraient avec la sensation d’un sacré coup de bambou….

Ne resterait alors qu’un groupe d’humains perdus,  déboussolés parce que sans boussole, et qui tenterait durant quelques temps de gesticuler dans des directions sans but, en se référant a la doctrine, et a son souvenir.

Julius ne partait pourtant pas battu d’avance, lui aurait toujours une direction a prendre sans hésiter, ne lui restait plus qu’a chercher a se perfectionner  dans ce qu’il faisait de mieux, dessiner, pour ce qui était de la doctrine, ses interrogations en solitaire  sur la nature, et aussi sur sa véritable nature ébranlaient sérieusement l’édifice, et le plan de patriarcat rigide et dominateur sans concessions  d’après lequel il était bâtis, resterait en lui, le souvenir…

Julius se sentait pressé par le temps,  du fait des événements, de plus en plus impatient de pouvoir mettre a profit ce qu’il savait faire.

Ses parents s’absentant environs trois semaines sur quatre, jusqu’à la date de l’intervention,  Julius profitait de leur absence pour se plonger plus avant dans ce qui maintenant  avait trait a son secret et dont il ne divulguait rien a personne, en plus des magazines, il se mit a lire les livres de jeunesse de sa mère, qui étaient rangés sur les étagères d’une armoire, dans le grenier.

C’était les premières fois où il parvenait a s’imaginer vivre les aventures dont il lisait le récit, et a éprouver l’envie de s’identifier aux personnages durant de longues heures, une fois terminée la lecture de bouquins de la comtesse de Ségur, ou d’autres auteurs, il recommençait inlassablement.

Julius fit entre autre de cette façon, des promenades en voiture a cheval, avec d’autres fillettes de son âge, et lui-même bien sûr méconnaissable, habillé de robes amples et de jupons, chaussé de petites bottines, avec une chevelure abondante, nouée de rubans de soie de couleur, ou coiffé d’un chapeau a ruban….

S’imaginer dans ces situations  lui procurait une sensation d’épanouissement qui le grisait, imaginer les conversations qu’il aurait eues avec d’autres fillettes  ne cessait que lorsqu’il s’endormait,  le soir, dans l’impatience de reprendre ses lectures le lendemain.

Bientôt son voyage à travers les époques et les modes ne connus plus de limites, il se plaisait a s’imaginer prenant tout le soin de s’habiller, de se coiffer ou de se maquiller avant de se rendre a une réception, un bal, ou encore à l’opéra, là encore, il ne se lassait pas d’inventer en solitaire des conversations animées avec ses amies, ou de répondre aux avances d’hommes galants et beaux comme les acteurs de cinéma qu’il aimait bien….

Puis, a une heure avancée de la nuit, il prenait place dans une voiture, qui le ramenait chez lui tandis qu’il vérifiait dans un petit miroir de poche, sortis de son sac a main, que son visage ne pouvait prêter a aucune confusion possible, celui d’une élégante jeune femme, perdue dans les vagues de l’histoire, et sa rêverie prenait fin, quelques fois, il se replongeait encore de courts instants dans son rêve, mais celui-ci avait perdu de sa force, seul dans une chambre dont il composait le décor, et certain de ne pas être surpris, il hottait son tailleur, sa jupe ou ses dessous,  et lorsque la soie glissait sur ses jambes, il éprouvait du contentement a se dire que personne durant les jours précédents, n’avait soupçonné une seule seconde l’existence de ce qu’il dissimulait sous ses vêtements…

Mais le secret de Julius commençait de plus en plus fréquemment a venir perturber ses rêveries,  pour compenser la frustration que cela entrainait fatalement, les expériences purement imaginaires ne lui suffirent plus, il éprouvait maintenant le désir de vivre des expériences sensorielles, loin des apparences, ou du simple travestissement.

D’ailleurs, Julius n’éprouvait pas réellement le désir de se travestir, il n’aimait pas cette notion de travestissement,  qui lui évoquait une intention de mentir, ou de trahir la réalité, ou de tromper son monde, non, ce qu’il recherchait était tout autre, et allait bien au-delà des simples apparences, Julius recherchait  la sensation d’être une femme, peut lui importait, en définitive qu’elle soit nue, ou habillée, qu’elle dorme ou qu’elle marche dans les rues, qu’elle soit jeune ou bien âgée,  du moment que toutes ses sensations,  corporelles ou mentales, ou ses émotions étaient celles d’une femme.

En relisant encore de nombreuses fois les articles des magazines féminins, et aussi en se documentant dans les ouvrages de sciences naturelles dont il disposait, il cherchât a se faire une idée la plus précise possible de l’anatomie intime féminine, et des sensations qu’elle pouvait procurer, et il se livrât a la première de ses expériences sensorielles.

Seul et à l’abris des regards, dans le grenier qui était devenu en peu de temps, son local d’expérimentation,  il fermait les yeux, après une énième lecture, puis laissait son esprit se vider de toute pensée, celles-ci lui semblait disparaitre peu à peu, comme des nuages poussés par le vent, une fois qu’il parvenait a ressentir assez de vide dans son esprit,  il tentait ensuite de laisser s’évanouir toutes les sensations qui pouvaient lui venir de son corps, et particulièrement du bidule, jusqu’à ce qu’il parvienne a oublier que celui-ci existe, c’est alors qu’il se laissait aller a ressentir par le biais de son imagination de nouvelles connexions nerveuses, petit à petit, celles-ci se faisaient plus précises, et gardant ses yeux fermés,  il se concentrait alors sur sa poitrine, comme si ses seins s’étaient développés, ou son bas ventre comme si un sexe féminin y remplaçait le bidule, il parvenait a des sensations si fines qu’il lui était possible  de ressentir, en se contractant légèrement, ce que serait la cavité d’un vagin, dans son ventre, ou les contours de ce que serrait sa vulve, cette expérience ne faisait jamais appel au toucher, il ne s’imaginait pas qu’il touchait son sexe, le seul fait de le sentir comme faisant partie de son corps, de se réveiller avec, de s’endormir avec, ou de se fondre dans la foule avec ces sensations-là, suffisait a le rendre heureux, il éprouvait par la seule pensée une sensation de liberté, de confiance en lui qu’il n’avait encore jamais éprouvée jusque-là.

Bien évidemment, cette nouvelle expérience avait ses limites,  et le retour à la réalité décevait beaucoup Julius,  il avait conscience d’avoir pris une direction dont il ne pouvait pas savoir par avance jusqu’où elle l’amènerait,  son secret commençait a prendre une importance qu’il n’avait pas soupçonnée, mais il se sentait parfaitement incapable d’effacer de sa mémoire ce qu’il venait de vivre depuis maintenant des semaines, des mois….

D ’autre part, la curiosité d’aller plus loin le dévorait,  mais en y réfléchissant bien, il se disait qu’il serait peut-être très déçus de se retrouver soudainement transformé, ou de devoir du jour au lendemain vivre au féminin et être considéré comme une fille,  il n’ignorait pas qu’il existait une distance notable entre le fantasme et la réalité, et socialement, la perte de la virilité supposait un changement de vie radical.

Il se demandait si son psychisme supporterait cette situation et si il n’éprouverait pas de remords,  de plus, il fallait que physiquement il parvienne a être le plus proche possible de ce qu’aurait réalisé la nature, pour éviter moqueries et rejets, qui finiraient, tôt ou tard, par rendre son existence si pénible qu’il en viendrait a préférer se supprimer, tout ça était donc très dangereux…

Julius savait que ce que l’on considérait comme des minorités, comme les homosexuels, n’avaient pas une existence des plus faciles, on feignait a leur égard, une certaine tolérance, mais justement, évoquer une tolérance prouvait bien qu’il y avait, en fait, intolérance et rejet, il sentait bien dans son entourage que, dans le fond, peu de gens les considéraient comme leurs égaux, les ridiculiser, les humilier ou les discréditer du seul fait de leur homosexualité était chose courante, banalisée, les agresser pour ses mêmes raisons était une chose normalisée, et pourtant, l’homosexualité en comparaison de ce que visait Julius était bien peu de chose….

Il lui apparût rapidement évident que l’on ne pardonnerait pas le reniement de la virilité, l’abandon du statut d’homme au bénéfice de celui de femme, la société était modelée par un dogme qui faisait encore de la femme, un être inférieur a l’homme, et qui devait lui être soumis, revendiquer ouvertement le droit d’envoyer paitre son statut de mâle lui vaudrait les pires ennuis, il en avait pour preuve les agressions dont il avait toujours fait l’objet, sans même pousser le bouchon, en étant naturellement lui-même, alors basculer définitivement de l’autre côté ne ferait qu’aggraver sa situation…

Jamais comme à ce moment-là Julius n’éprouvât de la colère à propos de ces discriminations, ce regard des hommes sur les femmes était ridicule, comme l’aveu de ce qui lui apparaissait comme étant finalement, un sentiment d’infériorité.

Plus il s’immergeait dans l’univers féminin, et plus il avait la certitude que c’était bien elles, qui menaient le bal, et ce, depuis l’origine…

Si il y avait un travestissement  qui aurait fait crever de honte Julius, c’était bien celui-ci, cette peur des femmes, ce sentiment d’infériorité déguisé en volonté de se sentir supérieur, il ne trouvait plus aucun crédit a accorder aux dogme qui prétendait que la supériorité du mâle sur sa compagne était naturelle, ce n’était plus a ses yeux, que le fruit d’une imagination déréglée par les  besoins du bidule, et il lui était impossible de s’épanouir dans un monde imaginé par des têtes de nœud, pire, en étant lui-même assimilé a ces têtes de nœud.

D’ailleurs  chaque jour qui passait voyait les fondements de ce barnum vaciller sous les coups portés par les femmes, sans violence, juste avec leur esprit et leur volonté, leur courage, les énergumènes qui avait résumé le monde a leur petit bidule voyait leur domaine se réduire petit à petit,  il s’accrochaient de façon de plus en plus désespérée a ce qu’il en restait, en se rassurant de  propos crétins qui leur chantaient la victoire sur les êtres dénués d’esprit, de volonté de courage, et pour Julius, qui portait son regard vers l’avenir,  la raclée ne faisait que commencer, les « valeurs immuables » finiraient avec le reste, dans la déconfiture, et c’était tant mieux.

Le statut social que conférait la virilité ne lui  évoquait plus rien d’autre qu’un ennui profond,  et de fait, Julius était encore loin de se douter de jusqu’à quel point, il allait se faire rudement chier…

Par quelque aspect qu’il envisage de se faire une idée de ce qu’était l’existence de l’autre côté de la frontière entre les hommes et les femmes,  celui des femmes représentait a ses yeux un eldorado qu’il rêvait de connaitre un jour non pas en spectateur, mais en vivant au féminin.

C’est durant les semaines suivantes que lui vint de plus en plus fréquemment l’idée de se livrer a une nouvelle expérience sensorielle, qui cette fois ferait appel au toucher, et au regard autant qu’a l’imaginaire,  Julius se demandait quelles seraient les conclusions qu’il pourrait en tirer,  et il était d’avis que si il menait cette expérience a bien, il pourrait déterminer avec plus de certitude si vivre au féminin lui conviendrait vraiment.

En même temps, il hésitait et ne se pressait pas vraiment pour passer a cette étape, il nourrissait des craintes que l’expérience ait une incidence irréversible sur le très long terme, si  son résultat s’avérait être positif,  il lui serait alors impossible de faire marche arrière,  il n’était pas sûr de pouvoir effacer totalement de sa mémoire cette expérimentation sur lui-même, mais si le résultat était négatif, si il se trouvait mal a l’aise en cours d’expérimentation,  ça ne serait jamais qu’un mauvais souvenir aux proportions minimes.

De plus, un résultat négatif lui donnerait la confirmation qu’en réalité, il s’était trompé et que finalement, il s’était fait tout un cinoche dans sa tête, ce qui le soulagerai enfin de ses doutes, il se résolut donc de mettre son projet a exécution, se disant qu’il n’y aurait rien a y perdre, et tout a gagner, et la curiosité sensorielle vint a bout de la logique et du raisonnement….

Au cours de l’une des absences de ses parents, Julius profitant du calme des après-midi, a une heure ou tout le monde faisait une sieste, se mit a chaparder discrètement tout ce dont il avait besoin dans les penderies et les commodes  des chambres,  et après avoir empruntés de cette façon maquillage bijoux et rouge à lèvre,  il glissât le tout dans un sac, avec une brosse a cheveux et une petite glace, avant de gagner le grenier.

Une fois dans celui-ci, Julius déposât soigneusement son butin sur un vieux fauteuil puis il s’assurât comme a chacune de ses visites au grenier que tous les arachnides présents faisaient eux aussi la sieste,  il y avait là de sérieux spécimens, et très rapides s’ils étaient dérangés, il en éprouvait un dégout extrême et une certaine trouille.

Il attendit un moment,  ses pensées s’agitaient car il était anxieux, se disant que cette nouvelle expérience était peu commune, et qu’il aurait du mal a s’en expliquer si on le surprenait, il estimât qu’il avait environs une petite heure devant lui pour la mener a bien, et au bout d’un moment, il se dévêtit entièrement.

La soie et d’autres étoffes légères qui venaient glisser sur sa peau tandis qu’il s’habillait lui donnaient une impression de douceur qu’il aimait bien, les vêtements féminins lui paraissaient bien plus légers et agréables a porter, il fit quelques pas en les ajustant, puis posât la glace sur le fauteuil,  en prenant dans sa main la brosse a cheveux, les siens longs et épais invitaient a un exercice de coiffure, dont Julius fut au bout d’un quart d’heure satisfait.

Au fur et a mesure qu’il avançait dans son expérience sensorielle, Julius  ressentait une subtile ivresse et une euphorie, il ne pouvait plus vraiment distinguer si cette ivresse euphorique était produite par ses sens ou par ses pensées qui fusaient dans toutes les directions, c’était comme si soudain tout ce qui composait sa personne frémissait a l’unisson, de l’érotisme le plus débridé jusqu’aux pensées les plus aériennes, tout cela se mêlaient dans un frisson qui lui coupait le souffle, il se sentait incapable de résister a ce tourbillon qui l’entrainait très loin de la torpeur morose de son quotidien…

Il avait bien quelques fois observée sa mère quand elle se maquillait mais il fit confiance a son propre instinct pour choisir dans quelle ordre appliquer les ombres a paupières et autres cosmétiques, et après avoir lissés ses longs cils courbes de mascara, il s’observât un instant dans le reflet de la glace, l’ivresse euphorique était totale,  il était tout prêt d ’atteindre son objectif, se féminiser le plus possible.

La saveur fruité du rouge a lèvres le surpris et ajoutait encore a ces sensations de plénitude, il s’observât avec attention,  et avec un calme solennel, avec l’impression étrange de se reconnaitre mais sous un autre aspect, comme si sa sœur jumelle se tenait debout, devant lui, et finalement il lui apparût clairement que cette image lui convenait mille fois mieux, d’autant qu’il venait de s’apercevoir qu’il lui était facile avec peu de moyens de la rendre crédible, et vivante….

Il se mit alors a marcher de long en large dans le grenier, pris dans le tourbillon de ses pensées qui le transportait dans toutes les situations possibles, ce fut la première fois qu’il eut envie de vivre chacune de ces situations intensément,  comme si il s’extirpait d’un mauvais rêve pour enter dans un conte de fées,  les visages familiers de ses proches ou d’autres, défilaient et découvraient a leur tour sa métamorphose,  aussi surpris qu’il l’était,  tous étaient unanimes pour constater qu’il avait été jusque-là,  victime d’une erreur sur la personne…

Tous paraissait soudainement possible a Julius, et surtout affronter la vie en ayant confiance en soi, bien plus que la féminisation apparente, la féminisation de toute sa personne y contribuait,  on lui donnerait un nouveau prénom, et tout serait fait pour effacer jusqu’au moindre souvenir de ses premières années, il se sentait  d’autant plus triste en les évoquant au  cours de son expérience, mais il reprit le cours de ses réflexions.

Il ne pourrait pas avoir deux existences, et mener deux vies à la fois, le rêve avait ses limites, et une simple féminisation  vestimentaire, ou avec du maquillage ne durerait pas, elle était surprenante du fait de son très jeune âge, mais avec le temps, cela lui serrait de plus en plus difficile,  et serrait rapidement insuffisant pour le satisfaire pleinement,  il se mit alors a réfléchir a des moyens pour féminiser son corps…

C’est à ce moment-là que Julius prit conscience que la portée de l’expérience le dépassait,  qu’il avait perdu le contrôle, mais ça n’avait plus de réelle importance, c’était inévitable, ce qui devait arriver, un jour ou l’autre, se produisait là, dans ce grenier, finalement il était préférable de prendre conscience des choses maintenant, il n’avait pas agi par pur hasard, la force qui l’avait poussé a vivre l’expérience était irrésistible, elle était sa force vitale, d’où lui venait cette sensation d’ivresse d’une renaissance.

Julius avait hésité au début de l’expérience a ajuster un soutien-gorge sur sa poitrine, en le bourrant de tissus, mais il n’en avait rien fait, cherchant bien mieux qu’une imitation a force d’artifices,  et cherchant a voir un aspect le plus naturel possible, il était possible qu’il existe des moyens de faire pousser les seins, ou peut-être qu’un jour proche, il lui arriverait ce qui était arrivé des années plus tôt a son frère aîné, ses seins se métraient a pousser….

Restait la question de ses organes sexuels, l’expérience lui démontrait que les forces qui faisaient réagir  le bidule étaient décuplées dans ses conditions, mais l’organe ne correspondait plus, il lui serait impossible ou extrêmement difficile de dissimuler sous ses jupes toute une vie durant cette réalité morphologique, et cela limiterait  fatalement son intégration parmi les autres filles, il ne serait qu’à la moitié du chemin, et finalement privé de ce qui avait la plus grande importance, et qui était justement, une vie privée.

Son corps demeurerait dans ces conditions, sa propre prison, et la pire de toutes, son euphorie  cédait la place a de l’inquiétude,  il décidât d’observer son corps a l’aide de la glace, et remarquât la suture périnéale, entre ses jambes, il n’y avait jusque-là jamais prêté attention,  mais il en était très troublé, car la seule explication possible a la présence de cette suture, bien nette, était qu’autre chose s’était refermé, ou encore, que quelqu’un l’avait refermé….

Il fut parcouru d’un frisson en imaginant ce qui avait pu se produire, il y avait tant de choses dont il devinait qu’on les lui avait cachées, concernant sa naissance,  qu’il était possible que ses parents aient demandé a un chirurgien de procéder a certaines modifications, tout s’expliquait soudain, les modifications n’avaient pas pour autant modifié son cerveau, son âme….

Il était peut-être né avec les deux sexes, ou un plus important que l’autre, ou même un autre sexe, et on avait décidé pour lui, a un âge où l’on était certain qu’il ne se souviendrait de rien,  mais il s’était souvenu, il savait que poser des questions n’aurait pour réponses que des mensonges jugés convenables, dans le but de le rassurer, il en voulut a ses parents pour cette cruauté, et pour l’avoir trompé et voué a une existence volée, et inadaptée a sa sensibilité  d’âme, il avait envie de pleurer, tant l’abime de sa solitude lui semblait insondable.

Il se reprit et décidât d’élucider tout cela plus tard, et quoi qu’il en soit, il avait la ferme conviction que ce que l’homme, ou la nature avait refermé une fois, un chirurgien pourrait l’ouvrir a nouveau, c’est de cette façon qu’e lui vint pour la première fois l’idée d’une opération chirurgicale…

EvaPandora_gustav_adolf_mossa

Il se mit a y réfléchir fébrilement, si les humains avaient plus de points en commun que de différences,  la nature avait donc dut prévoir que les organes sexuels puissent être adaptables a chacun, et donc, il devait être possible de créer, ou de recréer un vagin, et de modifier le bidule, ou d’en utiliser une partie, et de supprimer tout ce qui était en trop, il touchait du doigt par la pensée la solution  a son mal être, celle qui scellerait l’achèvement de sa métamorphose.

En se débarrassant de sa tenue, et en se rhabillant a nouveau, Julius abandonnait sa rêverie, mais il sentait que quelque chose d’irréversible  s’était produit en lui, comme il l’avait un peu redouté, quelque chose qu’il ne parviendrait jamais a effacer de ses souvenirs, plus que jamais il se sentait seul sur une corde tendue au-dessus du vide qui sépare les hommes et les femmes, il éprouvait l’envie de parcourir a nouveau cette étendue pour être de l’autre côté, il lui fallait être sûr et certain qu’il avait bien envisagé tous les possibles,  avant de chercher à sensibiliser ses parents a sa situation,  car il ne pourrait pas s’en sortir tout seul, il lui faudrait l’aide des médecins….

Le maquillage sur ses traits enfantins avait quelque chose de décalé, mais chargé de promesses,  Julius décidât de continuer a ne rien révéler a personne de son secret, tant que des circonstances favorables ne se présenteraient pas pour qu’il demande de l’aide a ses proches.

 

Publicité
Commentaires
Albums Photos
Publicité
La boite a bafouilles
Archives
Publicité