Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La boite a bafouilles
La boite a bafouilles
Pages
Derniers commentaires
28 mars 2015

Vingt nuevième Bafouille...

Fabrice était assez surpris et choqué qu’un type comme Julius se trouve dans la merde,  il était sympathique et avait du talent, et il se demandât comment lui venir en aide, ce n’était pas facile étant lui-même dans une passe très difficile, mais il allait y réfléchir.

Il lui refilât son téléphone,  en lui précisant qu’il pouvait l’appeler et passer boire un verre quand il le voulait,  et ils se séparèrent.

Julius se réveillât assez tard le lendemain,  il n’avait pas trop mal supporté le choc du Whisky, mais il avait l’impression d’être comme Donald qu’il avait vu dans un dessin animé, et qui se réveillait en s’apercevant soudain qu’il se trouvait dans une baraque en forme de croix gammée, et que tout le quartier était bâtit sur le même schéma…

La discutions de la nuit avait fait surgir tout un décor qui le faisait gamberger en fumant sa première tige de la journée.

Pour autant qu’il le sache, l’absent n’avait jamais eu de délire raciste, certes, ses méthodes étaient expéditives, mais la guerre ethnique, avec ses épurations, il n’en avait jamais entendu parler.

C’était une spécialité des Allemands,  et Julius était d’avis qu’Adolf était l’un des pires cinglés  qui ait existé,  une sorte de petit fumier hystérique, obsédé de la mesure anthropométrique.

Il trouvait que Dali l’avait bien résumé en disant de lui qu’il avait été le plus grand masochiste de l’histoire, en déclarant une guerre sachant pertinemment qu’il allait la perdre.

Il y avait même des courants crétins qui avaient pollués la culture de Julius, qui n’existait pas à l’époque de l’absent, ou d’Adolf,  la culture du rock’n’roll….

Plus jeune Julius avait eue maille à partir avec des teddys boys crétins,  qui se baladaient dans de vielles caisses restaurées,  des Arondes, Versailles ou quatre cent trois,  avec des looks de rochers des années cinquante, arborant des drapeaux de la confédération des états du sud.

Ils étaient méchants, cons et agressifs,  et racistes.

Julius en savait plus qu’eux sur le Rock’n’roll,  et le rythm & Blues, il n’y avait pas de Rock’n roll sans les pionniers du blues et les chanteurs noirs, dire que l’on était fan de Rock’n roll, qui plus est des débuts, et détester les noirs, c’était comme dire que l’on aimait le flamenco tout en détestant les gitans, ça n’avait pas de sens….

Des années après Julius s’était fait un copain de l’un des pires d’entre eux, un de leur chef.

C’était un énergumène taillé comme une armoire a glaces, avec une tête d’indien tatouée sur la poitrine, et des tatouages partout sur les bras, une vraie bande dessinée.

Il avait conservé sa coupe en banane, et ses favoris,  et s’était laissé pousser une barbe, on l’appelait Treets.

Ils avaient évoqués autour d’un verre en rigolant, le temps où  Treets et ses copains cherchaient des embrouilles a tout le monde,  Treets avait bien changé, il en avait eu marre des embrouilles, il avait bien chargé…

Ils avaient parlé de rock’n roll, qui était toujours la principale passion de Treets,  sauf que cette fois, Treets avait pleuré en évoquant les pionniers, les blancs ou les noirs, et qu’il avait offert une tournée aux copains de Julius, parmi lesquels des musiciens noirs, qui de plus jouaient sur des instruments vintage.

La bande de copains de Treets  s’était dispersée dans la nature, certains s’étaient retrouvés au placard,  et Julius appris que l’une de leurs copines avait fini pute à Marseille, merde…..

Treets  avait trouvé le salut dans le travail,  il bossait comme cuisinier dans un collège du quartier,  il adorait les gamins, et les gamins l’adoraient, ça avait changé sa vie, et son regard sur les autres.

Depuis, quand ils se croisaient dans la rue, ou au bistro, Treets saluait Julius ou ses copains d’une chaleureuse poignée de main,  en se disant que le Blues et le Rock’n roll avaient eu raison du crétinisme et de la haine….

Parmi les copains de Julius qui comme lui aimaient et partageaient la culture Rock’n roll, il y en avait de tous,  du noir au blanc, et de tous les continents.

Evidemment,  rassemblés le soir, à une heure tardive sous un réverbéré,  près d’un porche d’immeuble en train de bavarder ou de rigoler, en vidant des canettes, en fumant des pétards et en écoutant de la musique,  ils pouvaient faire peur au quidam qui passait par là, mais c’était complétement con.

Des habitants du quartier avaient fini par s’habituer à leur présence, et quand ils passaient à leur hauteur, le soir en rentrant chez eux, certains les saluaient  d’un bonsoir amical,.

Pas un seul d’entre eux n’aurait fait chier qui que ce soit, et tous auraient secourue une vielle dame pour l’aider à traverser la rue, ou si on l’agressait.

Simplement ils étaient dans la rue, puisque c’était le seul espace que l’empire de béton leur concédait,  ils avaient pris l’habitude de savoir faire disparaitre à temps les substances illicites  quand des voitures de police, banalisées ou pas, ralentissaient en remontant la rue, avant de procéder à un contrôle, c’est-à-dire a les faire chier pour les faire chier.

La génération de Julius avait grandi avec le sentiment qu’on lui présentait toujours une addition qui n’était pas la sienne, pour le simple fait d’être jeune, une addition  supposée avoir été contracté par la génération précédente, celle de Loulou.

Et ils en avaient marre de payer l’addition, ou de porter un chapeau qui n’était pas le leur, en les menaçant de la crise, et du chômage qui en résultat, ils n’avaient plus aucune confiance dans les croulants qui les gouvernaient, puisqu’aucun d’entre eux ne les écoutait, et que tous n’en avaient rien à foutre d’eux,.

Une génération abandonnée et sacrifiée, du reste ils s’en foutaient et ils n’avaient pas besoin des contrôles pour faire le ménage eux-mêmes.

D’une façon générale Julius et ses copains pouvaient renter dans le lard de quiconque venait chez eux les emmerder, ou les embrouiller, et d’autre part, si l’un d’eux venait a trop déconner, en faisant des embrouilles,  il devenait aussitôt infréquentable,  et était viré de leur groupe.

Ils commentaient le soir en rigolant l’actualité, c’est-à-dire la façon dont l’empire de béton essayait de les emboucaner, en les divisant, ça les faisait bien rigoler, les manœuvres étaient tellement grossières…

Sinon, ils commentaient leur quotidien, et tout ce qui s’était passé dans leur quartier, leur morceau de jungle urbaine, il leur fallait être vigilant avec les embrouilleurs, les chercheurs d’embrouilles, les fourgues et les balances, c’était une lutte perpétuelle, il en débarquait des nouveaux toutes les semaines.

Julius était apprécié de ses copains, pour ses dessins son humour, son expérience, il était l’un des plus âgés, et aussi parce qu’il avait le nez pour détecter l’embrouille.

Julius connaissait tous les hispaniques de son coin de jungle urbaine, ils n’aimaient pas les embrouilles, non plus, et avaient pour la plupart bonne réputation, chacun était fier de sa réputation, et la défendait,  ça avait son importance dans le groupe de copains de Julius.

Les patrons des bistros du quartier les connaissaient,  ils s’étaient d’abord méfiés de ce qu’ils avaient pris pour une bande de voyous multicolore,  mais finalement  ils les avaient adoptés, ils avaient leur bistro, ils étaient bruyants, mais n’emmerdaient jamais les autres consommateurs, et ne faisaient pas d’embrouilles, les tauliers fermaient les yeux sur les substances illicites,  et d’une certaine façon, les copains de Julius étaient dissuasif pour d’autres phénomènes bien plus indésirables.

Ils connaissaient de réputation tous les voyous au palmarès chargé de leur zone, qui les connaissaient eux aussi, mais ils se tenaient à distance, et ne se fréquentaient pas.

Julius se mit en route pour le bistro, il lui faudrait probablement plusieurs expressos pour se réveiller totalement, à quelques mètres de celui-ci, il fit la rencontre de Fabrice qui émergeait, lui aussi.

Il éclatât de rire en apercevant la tronche de Julius, et l’invitât a boire un café, ils avaient sacrément carburé, descendre une bouteille de scotch en deux heures de temps, c’était rare, et surtout ils s’étaient bien marrés, entre deux discutions plus sérieuses.

Fabrice après son café commandât un demi de bière.

Dès son réveil, son esprit n’était qu’un bouillonnement permanent,  et il avait fort à faire, mais il commençait chaque journée en refaisant  les niveaux, il commençait léger, avec quelques demis de bière, ou du rosé, avant d’aller au kiosque s’acheter la presse.

Il se réservait le carburant a fort indice d’octane pour le soir, après avoir invectivé les serveurs pliés de rire, en les traitants de feignasses dégénérées, il gratifiât Julius en lui tapant amicalement sur l’épaule d’un  « sale petit méchant con », et de « résidu gauchise », en lui proposant de passer plus tard chez lui en vider un et bavarder.

Julius après l’avoir gratifié de « piteux rescapé de Stalingrad bourré d’antigel pour char d’assaut » l’assurât qu’il passerait le voir, Fabrice s’éloignât secoué de rire, et feignit de maugréer entre ses dents, Julius était décidément tellement con, et tellement attachant à la fois…

Il déconnait la plupart du temps, et ne prenait rien au premier degré, Julius avait pu s’en rendre compte la vielle, il alternait les moments de décennale et de rigolade avec d’autres, devenant soudainement très sérieux, quand il avait quelque chose d’important à dire.

Dans l’après-midi,  Julius fit une visite a Elias,  lui aussi, il le savait, n’avait vraiment pas une très bonne opinion d’Adolf.

En revanche il en avait une meilleure de l’absent ou du généralissime, celui-ci n’avait pas fait de difficultés au fait que d’autres comme lui aillent se réfugier chez lui pour sauver leur peau, c’était tout de même un détail qui comptait beaucoup.

Julius expliquait cela à Elias par le fait que l’absent ou le généralissime n’étaient pas des obsédés des abat-jours,  des mesures anthropométriques ou d’autres expériences médicales, leur délire se centrait plus exclusivement sur les athées, et sur le rouge, ou bolchévique et plus particulièrement sur les athées pour le généralissime….

Elias aimait bien les Espagnols, aussi il allait en vacances parfois chez eux, l’été, il s’y sentait bien.

Il n’en aurait pas dit autant pour l’Allemagne, avec la Pologne ce n’était pas pour lui des destinations touristiques de prédilection, les Allemands restaient irrécupérables, mais là, Julius lui mit un bémol, ses deux cousins étaient Allemands.

Encore une histoire de chapeau, et ils n’avaient pas à porter un chapeau, ou un casque a boulons qui n’était pas le leur, c’était aussi con que de se mettre au niveau des casques a boulons.

La famille de Julius, c’était aussi ses cousins, et chercher l’embrouille a ses cousins, c’était lui chercher l’embrouille, par loi de transitivité…

Elias pouvait comprendre, lui aussi n’aimait pas qu’on cherche les embrouilles a ses proches, et les cousins de Julius devaient être finalement tout aussi sympa que lui, même si l’Allemagne ne lui évoquait pas de souvenirs sympas, il  avait d’autres trucs plus intéressant a discuter avec Julius.

Celui-ci s’en était très bien sorti avec la décoration de sa vitrine,  Elias voulait des dessins pour décorer l’intérieur de sa bijouterie,  Julius devait bien avoir une idée.

Julius en avait une, de beau portraits de jolies femmes avec des bijoux, les portraits dans le style des photos vintages, en monochrome, et les bijoux en couleur, Elias fût emballé par cette idée.

Julius descendit ensuite le boulevard, et allât s’en jeter un au bistro, pour appeler Fabrice au téléphone.

Dix minutes plus tard, il était devant sa porte, Fabrice l’attendait et lui offrit un verre de rosé, c’était préférable après la charge de la veille, ça le faisait encore marrer.

Ils se mirent à bavarder en rigolant, Fabrice évoquait ses souvenirs de jeunesse.

Lui aussi avait une bande de copains, a seize et dix-sept ans, Fabrice avec d’autres formaient une bande de voyous, ils accumulaient les conneries, il avait même écrit plus tard, un bouquin ou il les racontait.

La délinquance juvénile était un domaine qu’il connaissait par l’expérience, Fabrice était d’avis que l’expérience des choses et des situations était d’une importance primordiale pour bien comprendre les choses.

Il craignait que Julius et ses copains ne donnent dans la grosse connerie à ne pas faire, mais non, Julius et ses copains savaient se tenir.

Fabrice connaissait lui aussi de sacrés pédigrées qui se promenaient dans le quartier, il ne les craignait pas, du reste, il avait des relations sur lesquelles compter si on lui cherchait des embrouilles,  c’était vite réglé, tôt ou tard, mais Julius lui, était particulièrement exposé.

Les cons étaient lâchés partout, et surtout à la tombée du jour, dans la jungle urbaine, et Julius devait attirer leur attention, tout comme ses copains.

Julius  se marrait,  évidemment, on ne pouvait pas les éviter, les rencontres dans la jungle urbaine étaient souvent de mauvaises rencontres, et le problème avec un abruti, ou une bande d’abrutis, c’était qu’aucune négociation n’était possible, on était toujours dans le danger de se faire décalquer la tronche, pour n’importe quel motif, et même sans motif, juste pour le plaisir de cogner, il existait des ultras violents.

Puisque de toutes façons il était inutile de pouvoir croire se sauver par la discussion avec des crétins haineux, mieux valait tenter une chance de pouvoir les exploser, et pour ça, il fallait s’en donner les moyens, pas avec des armes, d’abord c’était interdit, et puis très dangereux.

Compter sur le concours de la police était beaucoup trop aléatoire, comme dans les westerns, la cavalerie arrivait souvent trop tard, quand elle arrivait, on avait le temps d’être mort dix fois avant que le sheriff et sa cavalerie arrivent, et on les voyait arriver, ce qui donnait le temps a un connar de déguerpir.

De plus, on pouvait être secouru par une escouade de crétins qui pouvait donner raison aux agresseurs, dans un cas d’agression on ne pouvait réellement compter que sur soi.

Ce qui n’avait rien à voir avec le fait de militariser les foules en les faisant marcher au pas, dans le but de les faire s’affronter avec un ennemi, la martialité c’était autre chose, qui permettait d’agir de façon autonome.

La martialité n’avait pas d’ennemi, l’agresseur n’avait pas de profil type, la martialité permettait d’assurer sa défense face à n’importe quel mauvais qui cherchait l’embrouille.

La spécificité ou la qualité du mauvais étaient secondaires, il pouvait être jeune ou vieux, avoir telle ou telle opinion ou idéologie, être de n’importe où, de n’importe quelle confession, le fait de vous agresser physiquement faisait de lui un mauvais, dans la martialité agresser quelqu’un physiquement était la dernière chose à faire, et en même temps c’était là que tout commençait.

Dans la rue, les choses étaient  très différentes qu’à la télévision,  les voyous et les mauvais étaient lâches, pervers, cruels, et il fallait partir du principe qu’ils ne respectaient aucun code, ils cognaient, l’expérience de terrain était donc très importante.

Julius cultivait sa forme, pour parer à toute éventualité, il fallait pour ça fournir beaucoup d’efforts, et c’était une perpétuelle recherchée, on avait jamais fini d’apprendre, beaucoup de ses copains faisaient de même, pas tous, ça n’avait pas d’importance en soi.

Tout le monde ne pouvait pas se tourner vers la voie martiale, il était normal d’éprouver de la peur, ou de redouter les coups, ça n’était pas grave, ou blâmable, et l’on n’était jamais sur de sortir vainqueur, mais si l’on essayait de tenter quelque chose, il fallait alors une grande auto discipline, et prendre des coups.

Ce qui forgeait aussi la volonté et le mental, les crapules ne se tournaient pas vers la martialité, c’était trop d’efforts à fournir, et de discipline,  et la martialité impliquait le respect de ses camarades d’entrainement,  une notion trop étrangère aux esprits crétins.

Fabrice l’écoutait, surpris et silencieux,  son verre de rosé à la main, enfoncé sur son siège, il fallait tout de même que Julius fasse gaffe à ne pas se faire embarquer, il était d’avis, mais ce n’était pas une critique, que Julius était cinglé, et dangereux, d’ailleurs il avait l’air cinglé, ça se voyait dans ses yeux.

Julius éclatât de rire, en rassurant Fabrice, il n’était pas dangereux, puisque lui n’agressait personne, mais ses instructeurs lui avaient appris à faire face, et aussi a déguerpir dans la nature à l’approche de la cavalerie,  après avoir agi…

Fabrice  ignorait  qu’on pouvait enseigner ce genre de principes a des jeunes, ou les entrainer de cette façon, dans un local avec pignon sur rue, c’était quand même dangereux, mais il reconnaissait que Julius avait d’une certaine façon raison,, il avait jusque-là imaginé  ce que l’on appelait les arts martiaux comme étant une sorte de récréation sportive.

Julius lui expliquât qu’on était libre de s’imaginer que l’on était un preux chevalier en pratiquant certaines disciplines qui effectivement tenaient plus de l’échange sportif,  mais là, il lui parlait de tout autre chose, ou il était question de se dépasser, et ou la défaite signifiait se retrouver étendu par terre, ou plié en deux, inconscient…

Publicité
Commentaires
Albums Photos
Publicité
La boite a bafouilles
Archives
Publicité