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La boite a bafouilles
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28 mars 2015

Vingt septième Bafouille...

L’évocation de ces souvenirs de l’enfance, et de l’entrée dans l’adolescence  le rendait douloureusement  nostalgique, et le mettait invariablement mal à l’aise,  c’était tout à la fois une somme de souvenirs auxquels il restait attaché,  les derniers qu’il avait de son père, et aussi l’évocation de ce qu’il considérait comme ayant été la période la plus sombre de toute sa vie.

Ce qui l’amusait encore des années après, c’était que finalement, il avait commencé très tôt sa carrière de barbouilleur en exécutant des sujets religieux.

Il repensait a ses années de jeunesse tout en écoutant la radio, assis à sa table à dessins, les bulletins d’information  qui lui parvenaient n’avaient rien de rassurant, malgré les efforts des journalistes pour enrober  de miel les pires conneries du monde.

L’incertitude s’était installée petit à petit dans les esprits,  le monde tournait a une vitesse de plus en plus vertigineuse qui entrainait les acteurs de la grande comédie.

Le crayon levé au-dessus de sa feuille de papier, il s’interrogeait sur  les mouvements en train de s’opérer,  autour de lui et dans le monde, on lui parlait d’Europe en construction, et de folie meunière dans les Balkans.

Julius avait été surpris de la façon dont on avait construite et pensée l’union des pays européens, ses craintes qu’elle ne soit en définitive, qu’une coalition d’organismes financiers semblait se confirmer, quand il s’était posé la question de la réalité d’une telle alliance, le sujet de la défense armée l’avait préoccupé.

Il était évident pour lui que les européens n’avaient aucun intérêt a se foutre sur la gueule entre eux,  l’histoire l’avait assez prouvé, mais revendiquer le fait d’être unis, libres et indépendants  impliquait qu’ils puissent dire merde à n’importe laquelle des autres grandes puissances, c’était peut-être peu poétique, mais les grandes puissances imposaient leurs vues par la menace du recours à la force brute.

Donc, dans la logique de Julius, il aurait été indispensable de bien clarifier les choses au niveau des états-majors, et de réduire une coalition armée aux seuls états capables de faire front commun sans défections de dernière minute, c’était compliqué, et sélectif, mais c’était la seule et unique façon qu’il voyait de pouvoir être vraiment indépendant, et de dire merde a tout le monde.

Mais au lieu de cela, les infos l’avertissait que l’on réfléchissait à une possible intégration des forces militaires de l’union,  par ‘l’Otan,  Julius y voyait plutôt une désintégration,  et Julius connaissait à l’avance la réponse à ces interrogations…

C’était souvent comme ça, quand on lançait un débat, au début, on laissait s’exprimer ceux qui voyaient des inconvénients a ce type de décision,  puis on prenait la décision, ça permettait de dire que la décision restait démocratique.

L’armée avait été jusque-là en principe au service du pays, même si Julius savait qu’elle pouvait aussi servir d’autres intérêts, mais là, ça devenait de la dissolution dans la dissolution…

La soif de gigantisme de l’empire de béton ne semblait n’avoir plus aucun frein.

Le résultat en était que toute action et décision s’enlisait dans la dissolution, et restait dépendante des décisions d’autres puissances,  on en arrivait à parler d’union militaire alors que deux rues plus loin, dans le Balkans, la guerre faisait rage.

Julius savait qu’il était très nocif d’intervenir dans une tuerie en interne,  mais l’incapacité à réagir et résoudre le problème renvoyait des états qui se voulaient êtres une superpuissance, l’image claire et nette d’une merde.

Le conflit s’enlisait,  et dans une région qui rappelait de mauvais souvenirs quant aux conflits entre européens, ça commençait mal.

La dissolution et l’ouverture des frontières donnaient à Julius le sentiment de se trouver dans une forteresse, c’était l’expression employée, dont la défense était percée de partout.

Cela n’avait peut-être pas de conséquences directes sur sa misérable  vie du moment, mais  ça risquait d’en avoir dans le futur…

Julius ne pouvait pas rester confiné en marge de celles et ceux qui menaient une existence que l’on aurait pu qualifier de normale, si i voulait  se faire sa place, il était nécessaire d’aller a la rencontre d’autres gens, de faire de nouvelles connaissances.

Il ne se souvenait plus très bien qui, de Elias ou de Fabrice, il avait fait la connaissance en premier lieu.

Elias  était bijoutier, âgé d’une trentaine d’années, il tenait une petite bijouterie joaillerie sur le boulevard ou habitait Julius, un peu plus loin et sur le même trottoir.

Il était plutôt costaud,  le teint mat avec des cheveux noirs qui ondulaient, et un regard noir animé d’une certaine curiosité,  il avait remarqué que Julius dessinait au bistro,  et ils avaient engagés la conversation.

Elias était séfarade, sa grand-mère était née à Grenade, il parlait un peu d’espagnol,  ils eurent une longue conversation et il appréciait les dessins que Julius trimbalait dans son carton.

Fabrice n’était pas très grand, plus petit que Julius, il venait d’avoir cinquante ans, il avait des cheveux bruns et épais qui grisonnaient aux tempes, et portait des lunettes, il était vêtu de façon assez classique, mais avec un certain négligé,  que soulignait un rasage approximatif, mais qu’il portait bien, avec barbe, ça n’allait pas, et sans barbe, ça n’allait pas non plus.

Il s’exprimait d’une voix forte et bien assurée, malgré le fait qu’il était beurré comme une tartine la plupart du temps,  et même pratiquement tout le temps, mais ça ne se remarquait pas à première vue.

Lui aussi avait un soir remarqué Julius, accoudé au bar en train de dessiner, après avoir invectivés les serveurs et le gérant, en les appelants camarades syndiqués, Julius pensait que ceux-ci allaient lui renter dedans, mais il semblaient bien le connaitre, Fabrice était donc un habitué des lieux.

Le gérant l’appelait monsieur le directeur, mais Fabrice l’engueulât comme du poisson pourri en exigeant qu’il l’appelle par son nom,  ce qu’il fit.

Julius l’intriguait,  il lui demandât si il avait un vrais métier, c’était la question qui pouvait le plus faire bondir Julius, Fabrice le priât de bien vouloir l’en excuser, en riant, et lui offrit un verre, ce qui étonnât Julius, car il pouvait autant hurler des tas de jurons à la minute, ou envoyer chier tout le monde, comme il pouvait s’exprimer de la façon la plus courtoise et la plus élégante qui soit.

Elias proposât a Julius de lui rendre visite à la bijouterie, il avait l’intention de lui confier la décoration de sa vitrine,  et il demandât a Julius si il lui serait possible de peindre sur du verre, Julius savait que c’était possible.

Peindre sur une grande surface le sortirait un moment de l’étouffement des petits formats, et Julius aimait bien la nouveauté, il s’agissait de représenter des bijoux, dans un camaïeu de couleur, ça lui plaisait.

Il étudiât dès le lendemain la topographie des lieux,  l’étendue de la surface à peindre, et traversât le boulevard pour avoir une idée de l’échelle à laquelle peindre les bijoux, pour qu’ils puissent être bien visibles de loin.

Il remit le jour suivant une série de croquis a Elias, qui remarquât au passage que Julius était capable d’observer et de reproduire très rapidement ce qu’il voyait.

Ils discutèrent d’un prix, Julius avait mis la barre un peu haute, il s’attendait à ce qu’Elias négocie,  mais ils trouvèrent rapidement un accord,  Elias ne souhaitait pas que l’argent soit un obstacle, Julius et ses dessins pouvait rapporter de l’argent.

Ils eurent quelques discutions à ce sujet, Elias n’aimait pas aborder l’argent comme quelque chose qui puisse poser des problèmes, l’argent devait au contraire servir à les résoudre, et pour ça, il fallait lui donner sa véritable importance, celle de la merde.

Il n’y avait aucun  état d’âme à avoir avec le fric, puisque de toute façon, le prix des choses ne correspondait jamais à leur véritable valeur, de ce fait, tout prix était discutable, et l’on pouvait à loisir défendre sa position en argumentant dans une négociation, le tout était de parvenir à une négociation, un accord qui ne soit pas à son désavantage,.

Il était d’avis que Julius avait un avantage en négociation, il produisait sa propre richesse, son propre produit.

C’était vrai en principe, mais Julius avait besoin de soutiens pour le diffuser, faute de quoi, il en était réduit au silence,  et à partir de là, sa situation était moins enviable,  il s’exposait à être largement perdant si il n’était pas capable de défendre la valeur de ce qu’il faisait.

Julius vint donc tous les jours décorer la vitrine d’Elias, il se pointait  le matin et s’installait juché sur un escabeau en aluminium, avec son matos, et commençait à peindre, ou a fignoler des détails.

Il avait de cette façon une vue plongeante sur les bijoux exposés en vitrine, et il étudiait chaque monture, chaque gemme taillée, ou la façon dont il capturait ou reflétait la lumière, sur ces facettes taillées.

En apparence, il ne s’agissait que d’objets de luxe et réalisés dans les matériaux les plus rares, mais le choix d’unir tel ou tel métal avec telle ou telle pierre répondait a la volonté d’exprimer une certaine harmonie,  la taille de la pierre elle aussi.

Ces harmonies, celle du métal qui ne laissait pas passer la lumière, et celle de la pierre qui la capturait ou la renvoyait de différentes façons voulaient être le reflet d’une autre harmonie, à une autre échelle. 

Il fit part de ses réflexions a Elias,  qui lui fit alors un récit animé de la façon dont le lapidaire cherchait avec beaucoup de patience et de minutie à capturer et restituer le plus de lumière possible, pour effectivement exprimer une harmonie à travers le jeux de lumière, chaque pierre avait ensuite, sa qualité et les différentes qualités et sens qui s’y rattachaient.

Le choix du métal lui aussi avait une signification, chaque métal avait des vertus différentes, qui s’allaient à celles de la pierre.

On ne pouvait pas évoquer ces questions, sans évoquer la question du dogme, Elias était pratiquant de ce que Julius  voyait comme étant la quintessence du dogme, sa branche la plus ancienne,  celle de l’ancien testament.

Mais la quiescence avait ses à-côtés, qui étaient considérés par le dogme comme autant d’hérésies,  la Gnose, ou la kabbale.

La science des pierres et des métaux était largement inspirée par ses courants, et Elias expliquât beaucoup de choses à ce sujet à Julius, qui se passionnait pour ces sujets, Elias était d’avis en rigolant que Julius n’était pas franchement catholique, mais c’était plutôt rassurant.

Elias se méfait du dogme, qu’il accusait d’avoir plagié en moins bien, sa religion a lui, après tout, c’était sa religion, et Elias n’avait rien demandé à personne, et le pire, c’était que le dogme l’accusait lui et les autres juifs, d’avoir incité les Romains a crucifier Jésus.

Elisa s’en foutait pas mal de jésus, ou de tous les autres autour, il n’avait du reste rien de particulier contre lui,  mais merde, tant d’histoires alors qu’à cette époque les Romains tuaient plein d’autres gens, et en plus, le comble, c’était que jésus était juif.

Il en déduisait que les théologiens du dogme devaient avoir un sérieux problème…

Fabrice lorsqu’il avait fait la rencontre de Julius, lui proposât de venir chez lui boire un verre, en se présentant comme un intellectuel, Julius se méfiait des intellectuels qui ne connaissaient que très peu de choses par l’expérience,  mais Fabrice l’assurât qu’il comprenait bien et n’en faisait pas partie,  et il achetât au barman une bouteille de whisky et une de coca-cola, en demandant au barman des glaçons dans un sac en plastique.

Il extirpât de sa poche une liasse de biftons et réglât les bouteilles, puis entrainât Julius dehors, en s’allumant une clope, une gitane sans filtre, il ne fumait que celles-là.

Fabrice habitait non loin de là, dans un bel immeuble situé au-dessus d’une station-service,  et à quelques pas de la bijouterie d’Elias.

Après avoir traversé un vaste hall il invitât Julius à prendre place dans l’ascenseur,  tout en maugréant quelques invectives  pittoresques a l’adresse du personnel du bistro.

Il avait l’air fatigué, il revenait d’un diner et il avouât a Julius qu’il y avait bien fait le plein de carburant, il avait pourtant l’air très calme, et une bonne assurance de soi, il fit entre Julius dans son studio, au dernier étage.

C’était un modeste studio, avec une petite cuisine et une minuscule salle de bain, des étagères avec des bouquins,  deux tables deux chaises de bureau et un canapé, il été pourvu d’une grande terrasse,  de laquelle on avait une vue splendide sur l’ensemble du quartier, et bien au-delà, jusqu’au mont Valérien, c’était ce qu’il préférait de ce studio,  la vue depuis sa terrasse, de nuit comme de jour.

Sur les murs étaient accrochées quelques photos, une grande affiche en couleur de la féria de Dax,  et un grand dessin de Trémois, tout y était bien rangé, même si sur les deux tables s’étalaient des paperasses,  des courriers et des tasses à café avec la cuillère prise dans le sucre, il offrit l’une des chaises a Julius et l’invitât à s’assoir et se foutre à l’aise.

Il posât un verre devant Julius et ouvrit les bouteilles, l’invitant à se servir tant qu’il le désirait,  Puis lui-même s’assit en face de lui,  en soupirant d’aise, et s’en versât un sévère avec des glaçons, en rigolant,  la lueur faible et tamisée d’une lampe de bureau  éclairait par intermittence son visage, quand il se penchait pour parler, ou prendre son verre.

Il carburait au mélange de scotch et de coca, sur de la glace, Julius lui se méfait au plus haut point de ce mélange, qui lui collait la nausée et le rendait malade, avec des bulles sur la langue, il le sifflait sec, et sur des glaçons.

Fabrice se marrait rien qu’a l’idée que les crétins du bistro, en les voyant filer tous les deux armés de whisky, avaient dû en déduire qu’ils étaient pédés, la crétinerie du monde environnant ne cesserait jamais de l’époustoufler, tout comme la médisance qu’elle engendrait.

Du reste, il s’en foutait, ce qui ne faisait que souligner le crétinisme du ragot, il posât la question a Julius de savoir si ces choses lui aveint aussi effleurés l’esprit, évidement, oui, Julius connaissait la capacité  des gens a raconter n’importe quelle connerie à propos de tout et de rien, il suffisait que l’on rencontre un nouveau copain avec lequel boire des coups et se marrer ou discuter, pour qu’ils en tirent des conclusions en dessous du niveau de la ligne de flottaison,  et du reste, Julius s’en foutait aussi, que l’on dise ce qu’on voulait sur lui, ou que Fabrice soit homosexuel ou amateur de poulpe,  il s’en foutait aussi,  ça lui était égal du moment que lui savait ce qu’il était.

Le bidule avait causé de sérieux tracas a Fabrice, il disait cela, en secouant son verre, dans lequel les glaçons s’entrechoquaient, il s’en jetât trois ou quatre, en insistant pour que Julius ne se sente pas gêné d’en faire autant,  la bouteille était faite pour être bue.

Toute sa vie durant son bidule l’avait tracassé, on lui en voulait par jalousie, il avait malgré sa petite taille  un gros calibre, et il s’en servait.

Il ne parvenait a trouver son équilibre qu’en  ayant plusieurs maîtresses, et en étant toujours à l’affut de nouvelles conquêtes, certaines étaient mariées,  ou vivaient en couple, forcément, ça créait des complications…

Julius pouvait comprendre ce type de situation,  il avait eu affaire lui-même a des jaloux, il posât la question a Fabrice de savoir si il était obsédé.

Oui, il répondit sans hésiter, beaucoup de mecs refusaient de l’admettre, par orgueil mal placé,  c’était aussi l’avis de Julius, qui se considérait dans le même cas que lui, il était impossible  d’avoir de l’imagination  sans que ça se traduise au niveau du bidule.

Fabrice était d’avis que justement c’était les moins imaginatifs,  les bourrins, ceux qui baisaient comme des manches,  qui lui en voulaient le plus.

Cette situation avait empiré depuis qu’il avait une sale gueule, il avait tout un coté de la figure ravagé, avec des cicatrices et la peau plus rouge et abimé, et l’un de ses deux yeux n’y voyait plus.

Il avait cependant des traits fins et réguliers,  et un regard à la fois doux, et très vif, son œil unique perçait le regard de Julius entre deux rasades de scotch.

Tout était arrivé à la suite d’un accident, après qu’il se soit fait encorner par un taureau, à Dax, ça ne lui était jamais arrivé,  d’ordinaire, il se demérdait  impeccablement avec son taureau, mais ce jour-là, il s’était fait exploser la tronche et briser quelques cotes, pourtant, tout allait bien.

Mais quelques temps plus tard,  en faisant trempette dans l‘océan,  il contractât une saloperie de putain de virus qui commençât a lui ronger l’orbite oculaire, ça faisait de plus en plus mal…

Il avait fini à l’hôpital,  avec une grave infection, on lui avait d’abord prélevé de l’os de la hanche, pour ensuite cureter l’orbite, et enlever l’os qui pourrissait, pour reconstruire celle-ci avec l’os de sa hanche, mais au cours de l’opération,  son œil qui zonait hors de son orbite, avait dut être rincé par une infirmière de bloc, sauf qu’elle s’était trompé de produit.

Son œil fut détruit, le nerf optique tué par ce liquide, il avait ensuite passée une longue convalescence,  dont il était ressorti  épuisé physiquement et moralement.

Julius était émus par cette histoire, il aurait pu porter plainte contre l’infirmière, ou l’hôpital, mais Fabrice objectât, désabusé, qu’e ça n’aurait servis a rien du tout,  on ne pouvait pas gagner en justice, face à la corporation des médecins, c’était perdu d’avance.

Julius n’avait qu’une très petite idée de ce qu’était la malhonnêteté,  le vice du mensonge, l’irresponsabilité,  du reste, n’était-il pas finalement lui-même,  qu’n sale petit gauchise de merde, a la con…

Ce n’était pas du goût de Julius, qui comprenait très bien ce qu’il entendait par là, son frère Loulou en était un parfait exemple, après avoir fait la révolution dans son imagination, et dans un bel appartement bien chauffé, il était devenu au fil du temps, un amoureux transit de son compte bancaire, Julius lui, connaissait la faim.

Il trouvait légitime, dans cette situation, de se révolter contre un monde qui laissait d’autres comme lui crever de faim, sur une bouche de métro, dans la rue, et le pire était que c’était souvent le fait d’autres révolutionnaires de salon, reconvertis en gestionnaires de comptes, ça tenait de l’ignominie,  Ceux qui n’avaient jamais fait les annonces des journaux du lundi, avec une demie baguette dans le creux e l’estomac ne pouvaient pas comprendre.

Fabrice l’écoutait avec grande attention, son œil brillait de curiosité, car il trouvait que Julius ne présentait pas trop mal, qu’il s’exprimait à peu près correctement, de plus, Julius avait un joli blaze, ça ne collait pas avec sa situation, ou alors plutôt, quelque chose avait déconné dans sa vie, a un moment ou a un autre…

Ils se firent passer la bouteille de scotch tout en discutant de l’empire de béton, ou du grand cinéma de la comédie quotidienne, à sa sortie de l’hôpital, Fabrice s’était retrouvé sans un rond.

Il ne s’était aperçut du fait qu’il n’avait pas de sécu,  ou de tout ce genre de trucs, que le jour où il avait rejoint l’hôpital.

Toutes les interventions et le reste avaient étés à sa charge, et ça casquait lourd, il avait aussi, à cette occasion, fait le tour de ceux qu’il avait considérés jusque-là, comme des amis.

Il n’avait pu compter que sur de très rares soutiens, dont l’une de ses maitresses, et pourtant Fabrice était le fils de l’une des familles les plus richissimes.

La fortune de ses parents se comptait en millions, mais Fabrice vivait en conflit permanent avec son père, comme avec la plupart des autres membres de sa famille, alors ils l’avaient éjecté, il foutait trop la merde.

Participer à un conseil d’administration l’ennuyait prodigieusement, et il n’avait d’autre but que de profiter de sa fortune en nourrissant son intellect,  et en se divertissant suivant ses envies, et bien sûr en se préoccupant  de son bidule avant tout.

Au sein de cette dynastie faisait rage une permanente guerre de succession,  ou l’on dépeçait les héritages,  et Fabrice avait l’habitude d’ouvrir son clapet, il était extra lucide, et voyait les petits arrangements, les combines et les manœuvres de séduction dans le seul but d’avoir une plus grande part du gâteau, et il le faisait savoir avec un humour décapant, alors ils avaient décidé de le mettre à l’écart.

Il les maudissait entre deux gorgées de Whisky, tout en tirant sur une gitane, ils avaient décrété qu’il n’était finalement qu’un bon a rien, lui était plutôt d’avis qu’il avait simplement refusé de n’être qu’un vulgaire et répugnant rat d’égout, être doué d’intelligence et de sensibilité et ramper de la façon la plus soumise qui soit, était tout simplement incompatible.

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